Le festival de Cannes, c’est aussi une usine

Le festival de Cannes, c’est aussi une usine

Sous le soleil de la Côte d’Azur et le vernis écarlate du glamour, le festival est une superproduction rodée à la seconde près.

La machine à palmarès est en marche. Pour sa 64e édition, le plus grand festival de cinéma au monde, loin devant Venise, Berlin ou Toronto, a déroulé comme un tapis rouge son organisation bien rodée. Chaque soir, des milliers de crépitements de flashs rythment la montée des 24 marches. Dans la coulisse, 1 200 techniciens se sont activés en amont pour faire de la Croisette la seule usine où se bousculent les stars du monde entier.

Chef d’industrie. Au coeur de l’organisation, le président du festival, Gilles Jacob. Connu en tant que critique de cinéma, il a été chef d’industrie. Il a fait ses armes dans l’entreprise familiale de pesage Elwor, à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Les compétences acquises lors de cet écart industriel lui servent aujourd’hui pour manager cet événement éphémère très rentable. Le festival, couvert par plus de 4 000 journalistes, dispose d’un budget de 20 millions d’euros. Il génère des retombées économiques estimées à 200 millions d’euros pour la ville.

Sourcing stratégique. Pour alimenter la chaîne de production de la 64e édition, le sourcing est drastique. Pas moins de 3 512 films ont été visionnés par le délégué général du festival Thierry Frémaux et un jury de cinéphiles tout au long de l’année. Au final, 86 longs métrages ont été sélectionnés, dont 20 sont en compétition pour la Palme d’or. Cela équivaut à un taux de sélectivitié de 2,4 %. L’excellence est à ce prix. Pour projeter ces oeuvres, 25 projecteurs 35 mm, 14 numériques et 5 vidéo ont été installés dans les ateliers. Côté vitrine : le célèbre tapis rouge de 60 mètres de longueur est changé trois fois par jour, en vue de lui conserver son éclat.

Incubateur. Consécration pour les films qui y sont récompensés, Cannes permet chaque année de découvrir des oeuvres et des réalisateurs méconnus. Sans compter que dans le sous-sol du Palais des festivals, se tient le marché du film où se rencontrent les professionnels du grand écran. Ils sont plus de 26 000 à s’y presser pour trouver le partenaire idéal du film qui demain, peut-être, sera lauréat de la Palme d’or. Seule certitude : comme chaque année, ou presque, sa production finale, le fameux palmarès, ne manquera pas d’être critiqué…

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *