Tessi placement réalise son premier placement privé obligataire

Tessi placement réalise son premier placement privé obligataire

Peinant à mettre ses banques d’accord sur les conditions d’un nouveau crédit syndiqué, Tessi a réalisé le mois dernier une émission obligataire inaugurale d’un montant de 20 millions d’euros. Une première expérience qui pourrait bien se renouveler. 

Il y a un an encore, Tessi n’aurait jamais imaginé faire appel aux investisseurs obligataires. «Jusqu’alors, nous avions toujours réussi à trouver sans difficulté et à d’excellentes conditions des financements auprès de nos partenaires bancaires, explique Olivier Jolland, directeur général en charge des finances de Tessi (261,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011). En outre, le marché obligataire – réservé aux grands groupes – nous paraissait inaccessible.» Pourtant, l’entreprise, spécialisée dans les activités de traitements des flux de documents et de moyens de paiement, dans les transactions sur l’or et sur les devises et dans le marketing promotionnel, a émis, le 11 janvier, 20 millions d’euros à échéance 2018 dans le cadre d’un placement privé. Une première qui s’explique par une volonté de Tessi de trouver de nouvelles sources de financement face au durcissement des conditions demandées par ses banques.

Un crédit syndiqué complexe à mettre en place

Au départ, en effet, le groupe souhaitait monter un crédit syndiqué classique pour remplacer une précédente ligne obtenue en 2007 et qu’il avait remboursée en 2012. «Nous étudions depuis quelques mois le renouvellement de nos lignes de finance- ment à moyen et long terme dans le cadre du financement de notre activité et de potentielles acquisitions, témoigne Olivier Jolland. J’ai donc naturellement discuté avec nos banques, avec lesquelles nous avons de très bonnes relations au quotidien. Je n’avais pas anticipé de difficultés particulières car nos négociations s’étaient toujours déroulées facilement pour nos précédents financements, tant pour notre précédent crédit syndiqué que dans le cadre de lignes bilatérales mises en place au cours des der- nières années.» Pourtant, l’opération s’est révélée beaucoup plus complexe que prévue. Car, si tous les établissements bancaires étaient a priori d’accord, sur le principe, pour monter un nouveau financement, leurs exigences étaient parfois tellement éloignées qu’elles paraissaient inconciliables, à commencer par la rémunération attendue. «Pour trouver un consensus, nous aurions dû nous aligner sur un des taux les plus élevés et donc subir un coût significativement plus lourd que ceux auxquels nous étions habitués», poursuit Olivier Jolland.

En effet, pour son crédit précédent, Tessi avait bénéficié des conditions particulièrement favorables qui étaient proposées à l’époque. «Nous avons alors pu nous financer à Euribor 3 mois + 40 points de base, témoigne Olivier Jolland. Certes, nous savions que nous aurions dû payer plus cher, mais la marge demandée par les banques était également supérieure à celle de nos lignes bilatérales conclues récemment.» Mais surtout, au-delà des questions de prix, le projet de documentation bancaire comportait des contraintes beaucoup plus strictes que ce que le groupe aurait sou- haité, notamment en matière de critères de valorisation des sociétés cibles à acquérir. Ces conditions rendait par exemple difficile l’achat de sociétés à fort contenu technolo- gique et fort potentiel de croissance, mais présentant des niveaux de rentabilité faibles.

Une opportunité de placement privé

Constatant que la situation semblait se bloquer, Olivier Jolland a alors suivi avec inté- rêt les initiatives en faveur du financement obligataire des PME qui ont commencé à voir le jour au début du deuxième semestre 2012. «Ce sujet revenait de plus en plus fré- quemment lors de mes discussions avec nos banques ou avec d’autres interlocuteurs, témoigne-t-il. Puis, une opportunité s’est présentée en octobre.» Tessi a en effet été approché par la société de courtage Kepler Capital Markets qui suit l’entreprise en tant qu’analyste.

Lire la suite dans le magazine Option Finance n° 1207 du 4 février 2013, pp. 43-44.

 

 

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