Flottes automobiles – Trois applis pour réduire la charge sinistres
Responsabiliser la conduite pour éviter des accidents corporels, voilà ce que proposent les nouvelles technologies de suivi des flottes auto. Elles permettent aussi de réduire les sinistres et les coûts annexes. Voici trois technologies qui y contribuent.
Réduire la facture de l’entretien
L’application WeProov Fleet automatise la gestion de dommages, grâce à l’intelligence artificielle (IA). Elle permet d’intervenir à trois moments cl efs pour une gestion optimisée de la flotte.Au quotidien, le gestionnaire de flotte peut planifier une inspection guidée et horodatée du véhicule, tous les trois ou six mois.
45 à 60 jours avant la restitution d’une voiture ou d’un utilitaire en leasing, une vérification plus exhaustive est menée par le conducteur. « En cas de dégât, le gestionnaire peut demander un devis et réparer si cela coûte moins cher que la franchise négociée avec le loueur, explique Alexandre Meyer, cofondateur et président de WeProov. Et WeProov Fleet est doublé de WeProov Claim, qui permet de déclarer un sinistre. »
Le collaborateur peut demander une intervention la plus adaptée au sinistre mais aussi à son emploi du temps. Par exemple, un commercial peut régler ce problème en commandant une intervention dans un parking, pendant un rendez-vous client, sans avoir à y consacrer de temps. « Nos services font baisser de cinq à sept jours la durée totale d’un sinistre », assure Alexandre Meyer. Et le fait d’avoir une voiture en bonne état responsabilise les conducteurs. Au total, la réduction sur les frais de remise en état lors de la restitution du véhicule est de 30 % en moyenne.
Analyser les comportements du conducteur
Michelin, avec son activité Driving Data to Intelligence (DDI), allié avec l’assureur HDI Global SE proposent d’analyser en continu la conduite des collaborateurs afin de connaître les comportements à risques récurrents et ainsi mettre en place des actions de prévention efficaces.
« Nous évaluons la conduite selon trois dimensions alimentées par des données fines collectées et contextualisées (type de route, météo…) : l’anticipation (intensité et distance de freinage), l’adaptabilité (capacité à moduler sa vitesse selon la météo), et enfin l’allure par rapport à une référence (moyennes constatées sur les routes parcourues) », explique Sabrina Clément, directrice marketing DDI chez Michelin.
« Nous en sommes au début du déploiement, note Philippe Vagner, directeur flottes automobiles de HDI. Nous sommes persuadés que nous pouvons avoir une valeur ajoutée en prévention, un secteur longtemps délaissé par nos assurés, contrairement à celui des accidents du travail en usine par exemple. Or ce sont des mêmes vies dont nous parlons. »
Alerter en temps réel sur les écarts de conduite
Proche de celle de Michelin, la solution d’Elis Car repose sur une application comparable à celles qui permettent de suivre les performances sportives. L’appareil est beaucoup moins cher qu’un boîtier classique. Autre avantage : si les gestionnaires de flottes n’ont que des données anonymes, agglomérées par région et type de véhicules par exemple, les conducteurs reçoivent eux des conseils personnalisés. « Nous leur envoyons aussi des vidéos personnalisées et des alertes vocales au moment où le logiciel identifie des conduites dangereuses », note Patrick Bibas, cofondateur de Ellis Car. Ce dispositif en direct différencie l’application sur le marché.
12 composantes de conduite sont étudiées, classées dans deux grandes catégories que sont le risque routier (vitesse inappropriée, virages brutaux, inattention au volant…) et les coûts (carburant, usure des pneus ou des plaquettes de freins…). « Nous obtenons une baisse de 12 à 20 % en dépenses de carburant et un nombre de sinistres en recul de 20 à 25 % en moyenne, assure Patrick Bibas. Mais surtout, nous évitons les accidents graves et corporels. » Les chiffres manquent pour pouvoir avancer un nombre de vies sauvées mais Ellis Car collabore avec le ministère des Transports pour progresser dans la lutte contre la mortalité routière.
« Outre la qualité technique, que nous avons déjà observée sur le marché, ce qui nous a séduits, c’est le prix, autour de 10 € par véhicule et par mois, qui est enfin intéressant ! », déclare sans détours Raphaël Kerdraon (Verlingue). Au point de convaincre Axa de l’adopter. « Cet outil télématique est très pertinent car il permet d’améliorer la maîtrise du risque routier, en passant d’une vision a posteriori des sinistres à une appréciation en temps réel qui permet de proposer aux conducteurs des conseils de prévention sur mesure », témoigne Didier Meunier, ingénieur conseil prévention en risques routiers chez Axa XL Risk Consulting.