L’analyse crédit, un métier-tremplin

L’analyse crédit, un métier-tremplin

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Sortie de l’ombre, la profession est désormais plus séduisante. Avec, à la clé, des salaires revalorisés et des carrières dynamiques.

La chasse aux talents est ouverte chez les analystes crédit ! Qui aurait parié sur un tel phénomène il y a encore quelques années ? « Les analystes crédit expérimentés, notamment ceux spécialisés dans le ‘high yield’, sont très recherchés, confirme Denis Marcadet, fondateur du cabinet de chasse de têtes Vendôme Associés. J’observe une forte tension sur ce métier depuis deux ou trois ans. » Pourtant, cette profession est relativement jeune dans l’univers de la finance. « En 2000, quand je l’ai découverte à l’occasion d’une rencontre organisée par mon école avec un analyste crédit obligataire, le métier venait d’émerger », se souvient Yasmina Serghini, 36 ans, actuellement vice president senior credit officer chez Moody’s.

Pendant très longtemps, les analystes crédit sont restés dans l’ombre des analystes financiers dédiés au haut de bilan. Cette hiérarchie s’est aujourd’hui inversée. « Depuis quelques années, des analystes actions poursuivent volontiers leur carrière dans le crédit », relève Christian Vivet, 40 ans, responsable des analystes crédit corporate chez Axa Investment Managers. Les raisons de ce revirement ? Comme l’accès aux crédits bancaires demeure restreint par Bâle 3, les entreprises ont de plus en plus recours aux marchés, notamment grâce à des émissions obligataires, pour se financer. Dans un contexte de taux directeurs historiquement bas, les investisseurs sont aussi de plus en plus nombreux à se positionner sur des titres de dette. Ce qui a conduit leurs sociétés de gestion à s’intéresser à de nouvelles classes d’actifs : obligations à haut rendement (high yield), fonds dédiés au financement crédit de PME et ETI (Novo et Micaco), placements privés (EuroPP)… Et pour bien appréhender ces nouveaux véhicules d’investissements, elles ont dû recruter des experts.
Fidéliser les talents
Aux côtés des banques de financement et d’investissement, des agences de notation et des grands assureurs-crédit, de nouveaux employeurs sont arrivés sur le marché, faisant des analystes crédit… une denrée rare. Conséquence logique, leurs salaires ont bénéficié d’une orientation favorable. « En cinq ans, une revalorisation des bases fixes d’environ 20 % a été enregistrée », constate Denis Marcadet. Un professionnel de huit à quinze ans d’expérience peut désormais prétendre à un salaire fixe annuel situé entre 70.000 et 110.000 euros, auquel s’ajoute une part variable, elle-même en hausse. « Les bonus varient beaucoup d’une entreprise à l’autre, allant de 15 % à 50 % de la base fixe », ajoute le chasseur de têtes. Toutes les entreprises cherchent à fidéliser leurs analystes crédit tandis que la « valeur » de ces derniers dépend de leur niveau d’expertise et d’expérience. Par exemple, un analyste crédit d’une ancienneté de sept ans dans le métier percevait, chez un grand acteur de la gestion d’actifs, un salaire annuel de base de 72.000 euros, complété par 25.000 euros de bonus. « Chez chacun de mes employeurs, la progression salariale était la norme », confirme sous couvert d’anonymat l’analyste en question, qui a pu encore faire évoluer sa rémunération en changeant d’entreprise.

Reste qu’une augmentation salariale ne suffit pas à retenir les talents. Les analystes crédit peuvent non seulement décrocher facilement des salaires plus élevés en bougeant, mais de plus ils ont, en règle générale, un penchant pour la nouveauté : la curiosité intellectuelle est un trait de caractère commun à l’ensemble de ces financiers.

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Crédit Photo CC/ flickr/ Michael Pollak