Assurances du Crédit Mutuel : le résultat net souffre des catastrophes naturelles
7 février –
Le Groupe des Assurances du Crédit Mutuel a enrichi son portefeuille clients mais voit son résultat net stagner. En cause, principalement les coûts des Cat’ Nat’ et le renchérissement des frais de réparation lors de sinistres.
En 2023, la contribution du Groupe des Assurances du Crédit Mutuel (GACM) s’élève à 1,188 milliards d’euros, sur un produit net bancaire total de 16,06 milliards d’euros en 2023 pour le Crédit Mutuel Alliance Fédérale. « L’assurance demeure la première diversification du groupe, tant en termes historique que de contributions aux résultats, annonce Daniel Baal, directeur général. Cette filiale est au cœur de notre modèle de bancassurance. »
Une progression en assurance de personnes et de biens
Les ACM ont remporté de nouveaux contrats. Au total, en 2023, le chiffre d’affaires des assurances de risques des sociétés du GACM s’élève à 6,4 Md€. En France, les assurances de personnes progressent de +5,1 %. Dans le détail, la progression est de +5,7 % en santé, +5,1 % en prévoyance et +4,8 % en assurance des emprunteurs). L’activité des assurances de biens progresse de 5,6 % (dont +4,9 % en automobile et +6,3 % en habitation).
Les cat’nat’ et l’inflation pèsent sur le résultat net
Malgré cette efficacité commerciale, le résultat net quant à lui s’établit à 822 millions d’euros, en légère hausse de 0,9 %. « Il s’agit d’une stabilisation à un très haut niveau », précise Daniel Baal. Cette stagnation du résultat net s’appuie sur deux raisons principales. La première est le coût des événements naturels avec une charge de sinistres de 338 M€ (469 M€ en 2022) générée principalement par la tempête Ciaran, les inondations dans le nord de la France et les évènements de sécheresse. La deuxième raison est à chercher du côté des assurances de biens, qui ont subi une forte inflation sectorielle et donc une hausse des coûts de réparation et de reconstruction.
Forte croissance des versements sur les fonds euros
Au final, c’est bien la collecte de l’assurance-vie qui rétabli l’équilibre global de la filiale. La collecte brute en France s’élève à 7,4 Md€, en hausse de 6,2 % par rapport à 2022, portée par une forte croissance des versements sur les fonds en euros (+20,4 %). Pour rester attractive, le GACM a notamment augmenté en 2023 de 0,50 point le taux moyen servi sur les fonds en euros de ses contrats d’assurance-vie et de retraite individuelle, qui s’élève ainsi à 2,80 %, bonus de rémunération inclus. Dans un contexte de remontée des taux de rendement de l’épargne réglementée pourtant peu porteur pour l’assurance-vie, la collecte nette demeure positive de 1,6 milliard d’euros tant sur les fonds en euros (+0,8 milliard d’euros) que sur les unités de compte (+0,8 milliard d’euros).
« Mieux disant que la loi » en assurance emprunteur
La présentation des résultats a été l’occasion pour l’assureur de revenir sur son initiative en assurance emprunteur, à savoir la suppression de la sélection médicale pour ses clients fidèles lors de l’achat de leur résidence principale. « Ce dispositif est beaucoup mieux disant que la loi », rappelle Daniel Baal. En effet, la nouvelle règlementation prévue par la loi Lemoine prévoit la fin du questionnaire sur l’état de santé si la part assurée par personne est inférieure ou égale à 200 000 euros et si le remboursement total du prêt est prévu avant 60 ans. « Mais nous allons jusqu’à 500 000 euros et nous n’avons pas de limite d’âge, rappelle le directeur général. Nous avons provisionné 20 à 30 millions d’euros pour d’éventuels sinistres supplémentaires, sans aucun moyen de vérifier ce montant faute de collecte de données. »