Le financement participatif des PME trouve ses marques

Le financement participatif des PME trouve ses marques

Face à une politique commerciale agressive des banques, les plates-formes se spécialisent sur des niches complémentaires et associent de plus en plus les investisseurs traditionnels.

Face à une politique commerciale agressive des banques, les plates-formes se spécialisent sur des niches complémentaires et associent de plus en plus les investisseurs traditionnels.

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Unilend, la plate-forme historique du prêt aux entreprises par la foule, a déposé le bilan en octobre dernier. Dans le financement participatif, entre 2017 et 2018, les prêts rémunérés sont passés de 66 millions à 57,5 millions d’euros et les « minibonds » de 10,8 millions à 6,3 millions d’euros. Les plates-formes, comme Wiseed ou Lendopolis, quant à elles, se tournent de plus en plus vers le financement de projets, en énergies renouvelables et en promotion immobilière. Face à ces tendances, le financement des PME par la foule a-t-il de l’avenir ? L’Agefi a remonté la filière, des PME financées aux investisseurs institutionnels qui misent sur ce marché.

Première bonne nouvelle : avec une ouverture à la concurrence et l’arrivée des plates-formes de crowdlending, la bataille des prêts bénéficie à l’économie réelle. « Les PME ont aujourd’hui un meilleur accès au crédit auprès des institutions bancaires, annonce Mikaël Ptachek, responsable de la Practice Fintech chez KPMG France. Les banques offrent désormais des taux inférieurs à 2 %. » Les institutions financières traditionnelles ont en effet réagi face à la nouvelle compétition des fintech. Elles offrent non seulement des taux bas mais s’adressent aujourd’hui à une clientèle de PME, autrefois considérée comme moins attractive.

Pas de concurrence frontale

Pourquoi, dès lors, les PME iraient-elles chercher des prêts sur des plates-formes où les taux se situent entre 3 et 12 % ? Parce que le financement par la foule peut être complémentaire d’un crédit bancaire. C’est le cas, très clairement, pour le financement de projets, dans les énergies renouvelables ou en promotion immobilière notamment. De plus en plus de plates-formes en proposent, jusqu’à se spécialiser complètement, comme Lendopolis, qui en faisait l’annonce en février. « Il n’y a pas de concurrence frontale avec les banques, annonce Stéphanie Savel, présidente de l’association Financement participatif France (FPF) et de la plate-forme Wiseed. Le porteur de projet est financé par une banque et a besoin de 20 % de fonds propres ou quasi fonds propres qu’il peut trouver sur les plates-formes. » Autre segment non concurrentiel, les obligations sont en croissance de 115,8 millions d’euros en 2017 à 202,4 millions d’euros en 2018 (KPMG). « Les banques ne font pas de petites émissions, poursuit Stéphanie Savel. Par exemple, sur Wiseed, nous avons proposé dernièrement des obligations, amortissables avec intérêt à 6 % sur 5 ans, pour la construction d’une usine de granulés bois en circuit court pour moins de 500 000 euros. »

Le crowdlending, comme financement diversifiant, représente une opportunité pour les PME : elles peuvent obtenir l’argent en moins d’une semaine ou financer des actifs qui ne sont pas attractifs pour les banques, comme les stocks ou un investissement immatériel. « Même si la France est le pays d’Europe où la démarche commerciale des banques est la plus agressive, ce marché reste le premier de notre plate-forme », analyse ainsi Olivier Goy, fondateur d’October (anciennement Lendix), désormais présent aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne.

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