Speachme trouve du carburant pour se développer aux États-Unis

Speachme trouve du carburant pour se développer aux États-Unis

La société vient de lever 10 millions d’euros en capital-croissance à Paris. Le résultat de la rencontre entre une start-up prometteuse et un écosystème financier qui monte en France.
Janvier 2018, la société Speachme et le fonds Red River West signent et s’engagent. Ensemble, ils partiront à la conquête de l’Ouest. L’avenir s’écrira en anglais.
L’histoire quant à elle commence en 2012 à Nantes. Najette Fellache cofonde son entreprise Speachme avec une ambition : enregistrer et rendre accessible 70 % du savoir informel des entreprises, celui qui circule dans les réunions, par mail ou à la machine à café. Pour cela, la société développe une plate-forme intuitive permettant à chacun de créer rapidement un tutoriel avec son smartphone. Chaque salarié peut ainsi partager un savoir-faire sous forme d’une courte vidéo, à l’instar des YouTubeurs. L’entreprise, elle, peut collecter et conserver ces séquences dans une bibliothèque interne. Les clients peuvent ainsi capter la valeur immatérielle (le savoir-faire) et la pérenniser, même après le départ d’un salarié par exemple.
L’idée plaît aux plus grands groupes. « Le premier qui nous a fait confiance, c’est Airbus, se souvient Najette Fellache. Dès la première année de commercialisation, en 2015, nous avions déjà sept grands comptes à notre portefeuille client. » Par exemple, Air Liquide, GE, la Société Générale, Natixis, Valeo, BNP Paribas ou encore Airbus utilisent aujourd’hui la solution Speachme. Au total, 70 % du CAC 40 alimente déjà le portefeuille clients de la start-up. Les premières années sont ainsi consacrées à la R&D sur fonds propres, avec l’aide de Bpifrance (avance remboursable et garantie bancaire) pendant trois ans, puis à la conquête du client dès 2015.
En 2016, forte de belles conquêtes commerciales, Najette Fellache est prête à ouvrir son capital pour tenter une première traversée de l’Atlantique. La société lève 2,2 millions d’euros en série A auprès de business angels et de la société de capital-risque Alven Capital. « La rencontre s’est faite naturellement, se rappelle Jérémy Uzan, associé. Speachme a été recommandé par des entrepreneurs nantais que nous avions accompagnés avec succès. » La particularité est que cette jeune entreprise a pris le temps de conquérir de grandes références, avant de mener une opération en haut de bilan. « Tous ces noms du CAC 40 nous ont interpellés, poursuit l’investisseur. Plus que cela, la fondatrice avait une ambition claire sur cinq à dix ans. »