Un peu partout, le repli des loyers incite à déménager

Un peu partout, le repli des loyers incite à déménager

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L’encadrement des loyers à Paris et la baisse dans de nombreuses villes sont propices aux locataires : C’est le moment de faire une économie de 8 à 10% en changeant de logement.

C’est le principe des vases communicants : alors que de nombreux ménages se sont lancés cette année dans l’acquisition de leur logement, le marché de la location s’enfonce dans la crise. Ainsi, sous l’effet de ce recul de la demande, les loyers s’affichent, selon l’observatoire Clameur, en repli de 1,4% sur un an, confirmant une tendance amorcée en 2013. C’est bien sûr une bonne nouvelle pour les locataires en quête d’un toit, mais aussi pour ceux entrés dans les murs il y a plusieurs années, et dont la facture a depuis régulièrement suivi l’indice de révision (IRL).

Comme le montrent nos calculs, établis par le réseau Foncia à partir de 2.500 baux, l’occupant d’un studio depuis plus de cinq ans à Lille, Marseille ou Montpellier, économiserait 8 à 11% en déménageant, soit un mois de loyer par an. Certes, dans plusieurs villes, c’est encore un surcoût qui attend les locataires, surtout s’ils occupent un trois-pièces, et décident de passer par une agence, qui facturera des honoraires, pour trouver leur nouveau logement. Mais le reflux en cours sera d’autant plus durable que les propriétaires sont désormais contraints d’indiquer sur le bail le loyer facturé au précédent occupant, loyer qui ne peut, dans 28 grandes villes considérées comme «tendues», subir de hausse supérieure à l’IRL. Soit… 0,08% mi-2015.

Et à Paris ? L’économie à attendre, conséquente (sauf au nord-est de la capitale), devrait s’accroître avec l’adoption, depuis le 1eraoût, de l’encadrement des loyers . Le dispositif, qui prévoit que le prix à payer ne peut dépasser le loyer médian du quartier majoré de 20%, devrait amener à raboter un bail sur cinq. A l’inverse, seuls 25.000 baux trop modiques devraient être revalorisés, sans qu’ils puissent excéder un plafond fixé à 70% du loyer médian.

Mais, pour profiter de la nouvelle donne, il faudra être vigilant : l’ajustement n’aura rien d’automatique et ne s’appliquera pas en cas de tacite reconduction du bail, après trois ans. «La baisse ne peut avoir lieu qu’à l’occasion d’un renouvellement du contrat, à solliciter auprès du bailleur au moins cinq mois avant son échéance», prévient Luc Miegeville, directeur gestion locative chez Foncia. Un propriétaire qui pourra toujours, en cas d’éléments exceptionnels (terrasse, vue, etc.), exiger un surplus. Pas d’autre choix, alors, que d’aller devant une commission départementale de conciliation. «En dessous de 20 euros par mois d’écart, rares seront les locataires à oser», prévoit Michel Fréchet, président de la Confédération générale du logement.

Ce n’est pas tout : pour ceux prêts à déménager, le découpage de Paris en seulement quatorze zones tarifaires crée des effets d’aubaine. Exemple à proximité du métro Ménilmontant, où les bailleurs d’un studio situé rue Oberkampf ne pourront facturer plus de 33,80 euros le mètre carré, quand ceux de l’autre côté du carrefour, rue de Ménilmontant, devront respecter un plafond de 29,30 euros. Soit, pour un 25 mètres carrés, 1.350 euros d’écart annuel ! A noter que Lille pourrait rejoindre le mouvement. «Nous publierons les arrêtés préfectoraux d’encadrement début 2016 au plus tard», promet Audrey Linkenheld, députée du Nord.


 

Retrouver l’article complet et les chiffres l’appuyant sur Capital.fr et dans le magazine Capital de septembre 2015.

Crédit Photo : CC/ Flickr / Frédéric BISSON

 

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