Les 3 précautions à prendre avant de décider de faire rentrer un associé

Les 3 précautions à prendre avant de décider de faire rentrer un associé

Trouver un associé est un moment clef pour une entreprise. Cela permet d’apporter de nouvelles idées et compétences qui permettront de faire progresser la société. Pour autant, faire entrer un collaborateur au capital est également un exercice ardu, qui demande de prendre quelques précautions.

Quand on parle d’associés, les entrepreneurs de start-up répondent automatiquement « mariage ». Et pour cause, il s’agit de trouver un partenaire pour créer une entreprise, avec qui on passera le plus clair de son temps pendant plusieurs années ! Les associés sont d’ailleurs liés par un contrat, dit pacte d’actionnaires.  Au vu de l’engagement que cela représente, il convient alors de bien choisir son partenaire et de bien encadrer cette relation.

Trouver le bon partenaire

Déjà, le bon associé est celui qui apporte des compétences nécessaires à l’entreprise. Or, comme souvent, l’entrepreneur recherche un savoir-faire complémentaire, il est difficile de juger les qualités professionnelles d’un futur associé. Certes, il est toujours possible de prendre des références mais l’idéal reste encore de travailler ensemble.

« Pour trouver notre nouvel associé développeur, je lui ai proposé de travailler avec nous pendant quelques mois de façon informelle, en tant que conseiller, explique Patricia Egard, co-fondatrice du site Ideas Voice créé en 2011, qui met justement en relation des entrepreneurs avec de futurs associés. Ainsi, j’ai pu non seulement me rendre compte qu’il était efficace mais aussi que l’on partageait la même vision.«

Et être sur la même longueur d’onde est essentiel afin de diriger l’entreprise ensemble. Ce point est souvent complexe à double titre. Il faut s’assurer que le futur un associé soit bien, avant tout, un entrepreneur, cherchant à s’investir dans le développement d’une entreprise plutôt que de se garantir un salaire régulier. Mais surtout, pour pouvoir bien gérer la société sur le long terme, il est essentiel de s’accorder sur la vision de ce que deviendra la startup au bout de quelques années.

L’associer au capital

Une fois que l’on a trouvé le bon partenaire, il faut s’assurer de sa motivation… en l’associant ! Pour cela, il y a deux types d’outils : les actions achetées lors d’un nouveau tour de table ou des stocks-options, qui ouvrent le droit à l’achat d’action à un prix établi. Dans cette dernière catégorie, si le bénéficiaire est français, il est fiscalement intéressant d’opter pour des bons de souscription de parts de créateur d’entreprise. Sinon, les bons de souscription d’actions, sont plus adaptés. Ces outils peuvent être corrélés à des objectifs de performance à atteindre.

« J’ai proposé des bons de souscription d’actions qui seront validées selon un programme de tâches sur lequel nous nous sommes mis d’accord en amont, note Patricia Egard. Si cela se passe bien, il sera détenteur de 20% du capital. Cette part est suffisante pour motiver significativement mon nouvel associé mais assez restreinte pour que les co-fondateurs du site gardent la main. »

En effet, la répartition du capital se négocie et se décide au cas par cas. La difficulté pour l’entrepreneur est alors de trouver le juste équilibre entre la motivation de son futur employé et ses propres intérêts d’actionnaire. Quoiqu’il en soit,  une chose est conseillée unanimement par les experts de la place : il faut qu’un leader se démarque et possède à ce titre plus d’actions.

« Beaucoup de jeunes créateurs partagent le capital en deux parts égales, témoigne Karim Bent-Mohamed associé du cabinet d’avocat RFB. Si cela est parfait tant que cela se passe bien, le jour où il y a un conflit, toutes les prises de décision sont bloquées. »

Le pacte d’actionnaires, une sécurité essentielle

Outre le partage du capital, prévoir l’avenir passe aussi par la rédaction d’un pacte d’actionnaires. A l’instar du contrat de mariage, il permet de fixer les règles afin de pouvoir s’y référer en cas de dissension. On peut ainsi définir comment se passe la prise de décision, comment les titres peuvent être vendus et si les fondateurs ont la priorité pour racheter les titres de la société.

« Si, dans l’idéal, un pacte d’actionnaires ne doit jamais servir, il ne faut pas prendre cette démarche à la légère, conseille Sabine Fillas, directrice générale de Chausson Finance. Il faut se faire accompagner d’un avocat.«

Même s’il faut compter plusieurs milliers d’euros pour la rédaction d’un tel document, il n’est pas conseillé de faire des économies sur un tel budget, car ce texte doit permettre à l’entreprise de survivre à un éventuel conflit d’actionnaires, au cas où les intérêts des associés divergeraient avec le temps.


 

Article initialement publié sur Maddyness

 

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